La moelle épinière est située dans la colonne vertébrale. Elle est entourée par plusieurs enveloppes qui la protègent : les méninges. La plus solide et la plus superficielle est la dure-mère. Les tumeurs intra-durales sont les tumeurs situées à l'intérieur de la dure-mère. Elles peuvent être en dehors de la moelle épinière, ce sont les tumeurs intradurales extramédullaires, ou dans la moelle (tumeurs intramédullaires). Elles ne sont pas de la même nature en fonction de leur localisation ; les tumeurs extramédullaires peuvent être des méningiomes, qui ont pour origine la méninge, ou des neurinomes, qui naissent d'un nerf qui part de la moelle. Les tumeurs intramédullaires sont plus rares et peuvent être des épendymomes ou des astrocytomes. D'autres tumeurs existent mais sont plus rares. La plupart de ces tumeurs sont bénignes, mais un diagnostic histologique (analyse du tissu en laboratoire) est le plus souvent nécessaire pour affirmer la nature exacte de la tumeur.
Les symptômes sont variables en fonction de la localisation de la tumeur, de sa nature, et de la durée d'évolution. La plupart du temps ils se résument à des douleurs du dos inhabituelles et persistantes, pouvant durer plusieurs mois ou années et s'aggravant progressivement. Il peut aussi y avoir des signes neurologiques si la moelle est touchée, comme des difficultés à la marche, des problèmes de sensibilité ou des troubles urinaires et pour aller à la selle.
L'IRM ou le scanner permettent de poser le diagnostic de tumeur intradurale, et d'orienter la prise en charge. Le diagnostic de certitude est apporté par l'analyse de la tumeur en laboratoire (anatomopathologie).
Elle dépend du type de tumeur et de sa localisation. Les tumeurs bénignes sont d'évolution souvent lente, contrairement à des tumeurs plus agressives. En prenant du volume, la tumeur comprime peu à peu la moelle épinière, ce qui provoque une aggravation progressive des signes neurologiques.
La chirurgie est le plus souvent nécessaire pour retirer ces tumeurs. Elle permet non seulement de traiter les symptômes mais aussi d'affirmer le diagnostic avec certitude. Dans le cadre des tumeurs bénignes, aucun traitement complémentaire n'est en général effectué. Par contre, si la tumeur est plus agressive ou si il y a un résidu qui n'a pas pu être retiré au cours de la chirurgie, il peut être nécessaire de compléter le traitement par de la radiothérapie et/ou de la chimiothérapie.
Si la chirurgie n'est pas possible, un des traitements possibles est la radiochirurgie, qui consiste en de la radiothérapie très localisée, qui a pour but de « stériliser » la tumeur.
Les dossiers des patients qui ont une tumeur intradurale peuvent être discutés en réunion pluridisciplinaire avec tous les intervenants susceptibles de traiter de ce type de maladie.
Elle a pour but de retirer la tumeur et de libérer le tissu nerveux (moelle épinière ou nerf de la moelle). Le chirurgien accède à la tumeur selon le trajet le plus court possible, en s'aidant de la radiographie avant ou pendant l'intervention pour repérer le bon niveau. La plupart du temps l'incision est au milieu du dos. Pour des tumeurs situées en avant ou sur le côté de la moelle, il peut arriver que l'incision soit sur le côté au niveau du cou, du tronc ou du ventre en fonction du niveau concerné. Pour accéder à la tumeur, le chirurgien doit retirer une partie des vertèbres, qu'il remettra en place en fin d'intervention si nécessaire. Si la tumeur est « accrochée » à la dure-mère (méningiome), cette partie de la méninge est retirée et le defect est remplacé par de la dure-mère synthétique. Si la tumeur est développée au dépends d'un nerf, il peut arriver de le sectionner, en général sans conséquence pour le patient. Si la tumeur est dans la moelle, il est alors nécessaire de se créer un passage au sein de celle-ci, ce qui peut avoir des conséquences neurologiques.
Après l'intervention, le patient ressent des douleurs désagréables dans la région opérée et dans le dos. Elles sont en règle général bien calmées par le traitement anti-douleur. Les troubles neurologiques dépendent de la nature de la tumeur, de sa localisation et du type de chirurgie pratiquée. Si la moelle a du être agressée ou si des nerfs ont dû être sectionnés pour retirer la tumeur, on pourra assister à une aggravation, le plus souvent transitoire mais quelquefois définitive, des troubles neurologiques. La rééducation peut avoir un rôle primordial dans la récupération de ces troubles.
Propres à toute intervention :
Avertissement
ces fiches ont été conçue par la Société Française de Chirurgie Rachidienne pour vous aider à comprendre leproblème dont vous êtes atteint et la chirurgie qui vous a été proposée. Elle ne remplace pas lesexplications que doit vous apporter votre chirurgien. N'hésitez pas à lui poser les questions que vous vousposez avant votre intervention.