La colonne vertébrale est constituée d'un empilement de vertèbres. Les cinq vertèbres du bas constituent la colonne lombaire ou rachis lombaire qui repose sur le sacrum. Entre chaque vertèbre se trouve un disque qui sert d'amortisseur. Il est composé de deux parties, l'une centrale, le noyau et l'autre périphérique, l'annulus. L'annulus sert d'enveloppe au noyau. Quand l'annulus se déchire, le plus souvent par usure, une partie du noyau s'échappe et va comprimer le nerf à l'intérieur de la colonne vertébrale. C'est ce que l'on appelle une hernie discale. Ces hernies surviennent souvent à l'effort, mais quelquefois sans aucune circonstance favorisante, voire en dormant. Colonne vertébrale de profil : le disque malade se déchire vers l'arrière et la hernie vient comprimer un nerf
Lorsqu'un nerf est comprimé, une douleur apparait dans le membre inférieur du côté de la hernie. Selon le niveau du disque atteint, le nerf comprimé est le nerf sciatique (douleur en arrière ou sur le côté de la jambe ou de la cuisse) ou le nerf crural (douleur sur le devant de la cuisse et du tibia). A de rares exceptions près, une hernie discale ne fait pas mal dans le bas du dos (une lombalgie) de façon isolée mais fait surtout mal dans la jambe.
A côté de la douleur, des troubles de la sensibilité peuvent survenir (pertes de sensations, fourmillements ou engourdissements). Ils ne sont généralement pas graves sauf s'ils surviennent sur les organes sexuels Dans les cas les plus graves, une paralysie peut apparaître au niveau du pied (pied qui tombe), du genou (genou qui lâche) ou au niveau des organes sexuels (incontinence urinaire, anale, impuissance).C'est l'importance de la paralysie (partielle ou totale) qui fait la gravité de la hernie.
Le diagnostic de la hernie discale est fait grâce au scanner ou à l'IRM. En dehors des cas avec une paralysie il n'y a pas d'urgence à demander ces examens. Une fois faits, ils permettent de visualiser la hernie et d'expliquer votre douleur.
Plus de 80% des hernies discales guérissent en moins de deux mois avec le traitement médical. Celui-ci comprend des médicaments contre la douleur, parfois de la morphine. On y associe des anti-inflammatoires et des myorelaxants. L'association de ces trois médicaments est la base du traitement et est le seul qui a fait la preuve formelle de son efficacité. En dehors des cas de paralysie, on commence toujours par le traitement médical.
D'autres traitements sont souvent associés :
L'objectif de la chirurgie est de supprimer ou d'atténuer largement la douleur sciatique ou crurale qui descend dans votre jambe. Elle a habituellement un effet beaucoup moins net sur le mal de dos surtout si celui-ci était déjà présent auparavant. Elle est la méthode la plus efficace pour espérer récupérer d'une paralysie sévère. L'indication chirurgicale repose avant tout sur la parfaite compréhension de la cause de votre douleur par le scanner et/ou l'IRM. Les cas où il est habituel de proposer la chirurgie sont :
En urgence :
Le but de l'opération est de décoincer le nerf à l'intérieur de la colonne en retirant la hernie discale. L'opération est appelée discectomie lombaire ou ablation de hernie discale lombaire.
Plusieurs méthodes peuvent être proposées par votre chirurgien selon les caractéristiques de votre hernie. Elles sont réalisées pour la plupart sous anesthésie générale.
La plus classique consiste, dans les cas simples, à faire une cicatrice d'environ 5 cm, de décoller le muscle de la vertèbre, de retirer la hernie et parfois un petit bout de disque. En aucun cas, on ne peut ni ne doit retirer tout le disque. Un drain est parfois posé. L'hospitalisation dure de 2 à quelques jours selon les cas. Par des incisions plus petites (1 à 3 cm), en utilisant un microscope, des loupes ou un endoscope, on peut aussi réaliser cette opération en faisant les mêmes gestes. Ce sont les méthodes mini invasives. Aucune de ces méthodes n'est supérieure à une autre pour la disparition de la douleur dans la cuisse ou la jambe à un mois après l'opération. Par contre les techniques mini invasives diminuent le plus souvent la durée d'hospitalisation (1 ou 2 jours).
Dans des cas bien particuliers votre chirurgien vous expliquera que l'on peut être amené à poser des vis et faire une greffe osseuse associée, et réaliser ainsi une arthrodèse.
Dans 80 à 90% des cas la douleur sciatique ou crurale va disparaître ou diminuer dès le réveil. Le résultat sur le mal de dos est beaucoup moins bon, surtout si vous aviez des douleurs lombaires anciennes. En aucun cas , on ne peut donc vous assurer une guérison définitive.
Les paralysies et les troubles sensitifs peuvent mettre un an avant de récupérer et parfois ne récupèrent jamais. La récidive de la douleur sciatique est possible. Elle peut être due à une récidive de la hernie. Elle survient dans 5 à 10% des cas et peut parfois être très précoce (quelques jours). La récidive n'implique pas forcément une nouvelle opération. S'il n'y a pas de récidive de hernie, la douleur peut être due à un problème de fonctionnement du nerf. Celui-ci peut avoir été abimé par la compression parfois trop prolongée ou par la cicatrisation qui se fait après l'opération. Le traitement est médical et se fait souvent avec l'aide des centres anti douleurs. La persistance ou la majoration de la douleur lombaire pose toujours des problèmes difficiles à résoudre. Après un traitement médical complet, et dans quelques cas bien particuliers, une opération d'arthrodèse (blocage de deux vertèbres) ou de mise en place d'une prothèse discale peut vous être proposée.
Il est important de vous informer le mieux possible pour que vous puissiez prendre votre décision d'intervention en évaluant le rapport bénéfice /risque de votre opération avec vos différents médecins. Il existe deux types de risques :
Les suites dépendent surtout de l'habitude du chirurgien et de vos maladies associées.
Le plus souvent :
Le premier lever peut se faire le jour même de l'opération. Vous êtes capable de monter et descendre des escaliers à la sortie. On peut conduire sa voiture au bout de 15 jours, un mois. Une rééducation est souvent prescrite pour renforcer les muscles du dos. Le sport tels la natation et le vélo est possible après un mois. Il faut souvent attendre 3 mois pour faire des sports plus violents ou de la compétition.
La reprise de travail est variable selon la pénibilité, la couverture sociale, la motivation et bien sûr le résultat de l'opération. Elle se fait normalement entre 1 et 3 mois après l'opération.
Il existe deux types de risques :
Avertissement
ces fiches ont été conçue par la Société Française de Chirurgie Rachidienne pour vous aider à comprendre leproblème dont vous êtes atteint et la chirurgie qui vous a été proposée. Elle ne remplace pas lesexplications que doit vous apporter votre chirurgien. N'hésitez pas à lui poser les questions que vous vousposez avant votre intervention.